Les anticorps monoclonaux


Les applications de routine s'étendent progressivement en cancérologie pour les anticorps monoclonaux. Début 2006, on peut les résumer de la façon suivante :

1. AC dirigés contre les lymphocytes
a. contre l'antigène CD20 (lymphocytes B matures)
- Rituximab (MabtheraR) : lymphomes en rechute ou réfractaires à la chimiothérapie; en première ligne en adjonction à la chimiothérapie pour les lymphomes folliculaires (action cytolytique via le complément et libération de cytokines)
Toxicité : cas de leucoencéphalite multifocale progressive lors de traitements de lupus érythémateux disséminé
- Ibritumonab (ZevalinR) : couplé à l'yttrium-90
b. contre l'antigène CD52 (lymphocytes T et B )
- Alemtuzumab (MabCampathR): leucémie lymphoïde chronique
c. contre l'antigène CTLA-4 (associé à la régulation de l'activation des lymphocytes T cytotoxiques
- Ipilimumab (YervovR) : mélanome métastatique ou inopérable
Toxicité: réactions immunitaires fatales, colites (7%) avec ou sans perforation, hypopituitarisme, hépaties, prurit & rashs

2. AC dirigés contre des récepteurs à activité tyrosine kinase (famille HER)
- Cétuximab (ErbituxR) : anti-EGFr, application dans le cancer colorectal métastasé (en association avec l'irinotécan).
Toxicité : troubles cutanés, pneumopathies interstitielles
- Trastuzumab (HerceptinR) : anti-HER2 ; applications dans le cancer du sein métastatique et en traitement adjuvant ancas d'expression de HER-2.
Toxicité : insuffisance cardiaque (très souvent réversible à l'arrêt du médicament)à surveiller pendant longtemps
- Panitumumab (VectibixR) : anti-EGFr, application dans le cancer colorectal métastasé, en cas d'échec d'une chimiothérapie de première ligne par Folfiri et si les cellules malignes expriment le gène KRAS non muté (amélioration de la survie sans progression de 7,3 à 8 semaines sans effet démontré sur la survie globale)
Toxicité : troubles cutanés (rash acnéiforme), troubles pulmonaires, diarrhées, réactions d'hypersensibilité

3. AC dirigés contre l'angiogénèse
- Bévacizumab (AvastinR) : anti-VEGF ; application dans le cancer colorectal métastasé ou dans le cancer bronchique non à petites cellules (efficacité limitée) en association avec une chimiothérapie.
Toxicité : retard à la cicatrisation, thromboses artérielles (AVC, infarctus myocardique), hémorragies (épistaxis, hémorragies tumorales), hypertension artérielle, perforations digestives et fistules, protéinurie, perforations du septum nasal, troubles neurologiques centraux (céphalées, convulsions, troubles visuels, troubles cognitifs, leucoencéphalopathies), troubles hématologiques, ostéonécrose de la mâchoire.

Toxicité
1. Toxicité liée à la cible
a. en relation avec l'effet pharmacologique
-augmentation des infections opportunistes dont la tuberculose, la leucoencéphalopathie multifocale progressive, l'aspergillose, les infections bactériennes classiques... (anticorps immunosuppresseurs)
-perforation gastro-intestinale et risque d'hémorragie (anticorps anti-angiogenèse)
-augmentation de l'incidence des maladies auto-immunes (uvéite, vitiligo, entérocolite auto-immune avec risque de perforation intestinale)(anticorps anti-CTLA4 utilisé est dans des protocoles de vaccination antitumorale)
b. liées à l'expression de la cible dans les tissus normaux
-toxicité cutanée (Cétuximab)
-cardiotoxicité (trastuzumab), favorisée par l'administration d'anthracyclines
c. syndrome de libération de cytokines : choc cytokinique
par libération de cytokines proinflammatoires (TNFa, interférongentraînant de la dyspnée, de la fièvre, des frissons, de l'urticaire (rituximab, alemtuzumab).
Le tableau peut se transformer en véritable choc avec syndrome de défaillance multiviscérale (TGN1412).
2. Toxicité non liée à la cible
immunogénicité: choc anaphylactique(infliximab)


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